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Me Ghedamsi: rien ne nécessitait l'arrestation de Noureddine Boutar

Maître Ayoub Ghedamsi, membre du collectif de défense du journaliste et directeur de la Radio Mosaïque FM, Noureddine Boutar, a assuré, ce mardi, lors de son passage dans Midi Show, que la Chambre d'accusation sera saisie pour réclamer la libération de son client.

"Nous allons saisir la Cour de cassation, en cas de rejet de notre recours.  Noureddine Boutar est détenu depuis 79 jours, car il est suspecté de recevoir des fonds occultes pour orienter la ligne éditoriale de Mosaïque FM, dans le but d’atteinte au  président de la République.

Le juge d'instruction a demandé toutes les transactions de Noureddine Boutar et de ses proches. "Ces mesures auraient pu être prises, tout en le gardant en liberté", a dit l'avocat.

Et d'ajouter que cela a été effectué et Noureddine Boutar n’a pas été convoqué de nouveau pour répondre à de nouvelles accusations. "Les agences bancaires ont envoyé leurs rapports sur les transactions de Noureddine Boutar et de son épouse. Il a été prouvé qu'il n'y a aucune suspicion à son encontre. Mais nous savons pertinemment que le juge refuse sa libération", a souligné le défenseur.

Et de continuer que la Chambre d'accusation a rejeté, dans un premier temps, la demande de sa libération, en arguant qu'elle attendait la fin de l’expertise bancaire. "Or, maintenant tout a été réalisé. Le juge d'instruction se trouve donc dans une situation embarrassante, en gardant Boutar en prison", a-t-il dit.
 
Ghedamsi a aussi annoncé que Noureddine Boutar adressait un message à l'opinion publique pour assurer que son affaire n'a rien de politique. "Il s'agit d'une affaire de suspicion de blanchiment d'argent et ses comptes ainsi que ceux de sa famille sont à la disposition de la justice. Son affaire n'a rien à voir avec l'accusation d'atteinte au président de la République. Idem pour le dossier de complot. Il a répondu aux enquêteurs, en assurant que ses contacts avec les ambassades étaient dans le cadre de son travail. Pour l'ambassade de France, c'était pour coordonner le travail des journalistes durant le Sommet de la francophonie, avec celle d'Italie c’était  pour couvrir la journée internationale de la cuisine italienne, alors qu'avec celle l’ambassade d'Argentine, c'était lors du décès de Maradona", a-t-il expliqué.

L’avocat a enfin noté qu’entre la loi et la pratique, il y a une différence. "Il y a en Tunisie une justice à deux vitesses. Les plaintes déposées par des ministres sont immédiatement traitées et celles déposées par des citoyens ne trouvent pas une brigade pour s'en charger", a-t-il estimé.